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Le mot ne manque jamais quand on possède l'idée. Gustave Flaubert

30 ans que je gribouille des mots. Mon genre littéraire préféré ? Le fantastique, le paranormal, le surnaturel, une liberté totale dans mon écriture. Mon but ? Démontrez que l'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne. Y glisser certaines convictions personnelles à travers les paragraphes. Bonne lecture à vous. N'oubliez pas les commentaires, positif et négatif ! V.Maurille

"Perpignan 2049" (Très courte nouvelle)

"Perpignan 2049" (Très courte nouvelle)

- Bonjour ! Bienvenue dans la Médiathèque Emile Zola.

Sur votre droite, vous attends sagement un écran géant, et sur votre gauche, une immense armoire de casiers.

Si vous êtes venu dans l’intention de découvrir un ouvrage, vous devez appuyer sur l’écran, choisir votre genre littéraire, puis, faire défiler la liste qui contient une multitude de références, et sélectionner le titre qui vous intéresse.

Lecture par tablette numérique ou lecture audio ? Tout dépend de ce que vous voulez !

Ecouter une histoire ou la lire vous-même ? Faites votre choix.

Un tiroir s’ouvrira dans l’armoire.

Prenez le casque audio ou la tablette numérique qui vous est proposé ;

Installez-vous confortablement sur un de ces fauteuils moelleux à souhait, et laissez votre imaginaire faire le reste, explique le responsable de l’établissement, à l’assemblée présente.

Oh pardon. J’ai oublié de me présenter : Nicholas Vanberg, directeur actuel de la médiathèque Emile Zola, depuis une quarantaine d’années.

- Waouh !!! Vous êtes sacrément vieux Monsieur, si je peux me permettre, rétorque une jeune fille de dix ans.

- Tu n’as pas tord, en effet, répond le vieil homme, amusé.

- Dites, est-il vrai qu’avant, les histoires étaient dans des espèces de boites carrées ? Poursuit Lina.

- Des boites carrées ? L’interroge Nicholas.

- Oui, ma grand-mère m’a raconté qu’a son époque, on pouvait les porter quand ils n’étaient pas trop lourds, qu’on pouvait écrire dessus avec un stalo, et que...

- Quand tu dis stalo, tu parles de stylo, j’imagine ? Un long tube avec de l’encre dedans, que l’on tient à la main et avec lequel on écrit ?

- Oui, monsieur, c’est ça ! J’ai vu des photos. Répond Lina.

- Les boites dont tu parles, ça s’appelle des livres. Ils étaient en papier, avec de jolies couvertures, parfois. On les a remplacé au fur et à mesure par les ouvrages numériques et audio que vous connaissez, afin de protéger les forêts du monde entier.

J’avais 6 ans, lorsque je suis venu ici pour la première fois, avec ma mère.

C’était le 24 décembre 1980. Un remplacement de dernière minute.

Sa collègue était malade. Il fallait quelqu’un pour assurer l’accueil du public.

J’ai découvert ce qu’était une bibliothèque ce jour-là. Il y avait des meubles en bois partout, des tables à perte de vues et des rayonnages remplis d’ouvrages.

Je me suis souviens encore de l’odeur des livres et du bois mélangés, le papier sous mes doigts, les différentes sortes de couverture et d’écritures. Un pur bonheur !

Ma mère m’a conduit dans l’endroit le plus reculé de la bibliothèque, afin que je ne la dérange pas.

J’ai eu la permission de lire, alors j’ai pris un livre, puis un autre, et j’ai fini par dévorer tout ce que j’ai pu trouver.

Je ne me suis même pas rendu compte que la bibliothèque avait fermé et que ma mère m’avait oublié.

La salle dans laquelle j’étais s’est éclairée d’une lueur irisée.

J’ai vu des êtres fictionnels quitter leur livre, les uns après les autres. J’ai cru rêver.

Les personnages des Contes de Charles Perrault, de la Comtesse de Ségur, des Fables de Jean de la Fontaine, les Contes du Chat Perché de Marcel Aymé, ceux de la bibliothèque rose et verte, les personnages des différentes bandes dessinés, tous ont pris vie sous mes yeux. C’était féérique ! La meilleure nuit de Noël de toute ma vie.

Ma mère a due se rendre compte que je n’étais pas à la maison.

Son retour dans la bibliothèque a coïncidé avec la disparation des fictionnels.

J’ai gardé le silence. On m’aurait pris pour un fou, explique Nicholas, penseur. ​​​​​​​

 

- Vous avez inventé cette histoire monsieur le Directeur ?

- Qui sait ?répond Nicholas, espiègle.

C’est la fonction même d’une bibliothèque, faire travailler votre imaginaire !

C’est pour ça que vous êtes là, et c’est la raison pour laquelle la lecture est tellement importante.

Vous faire rêver !!!

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